Le changement climatique implique que nous attendons de certains systèmes agroforestiers européens, tels que le système Dehesa espagnol, qu’ils affrontent des climats actuellement connus dans certaines parties de l'Afrique du Nord. Dans le cadre du projet AGFORWARD, le Centre Mondial de l’Agroforesterie (ICRAF) a cherché à identifier et à décrire les pratiques d'agroforesterie qui sont un succès dans les zones frontalières de l'Europe et qui pourraient être utiles pour encourager l'agroforesterie dans l’Union. Le rapport, rédigé par Tim Pagella et ses collègues de l'ICRAF, a été achevé en décembre 2014 et comprend quatre principaux domaines de travail qui sont brièvement décrits ci-dessous.

Examen des pratiques d'agroforesterie : Le rapport met en lumière certaines pratiques agroforestières dans les régions méditerranéennes de l'Afrique du Nord et en Asie occidentale, comme décrit dans 18 documents examinés par des pairs. Les systèmes agroforestiers clés comprennent des oliviers, des arganiers, des chênes-liège (Maroc, Tunisie et Algérie) et des cultures intercalaires (Maroc).

Analogies climatiques: Une approche analogique climatique a été utilisé pour étudier les climats possibles pour les quatre sites existants de système Dehesa en Espagne. Le climat en 2050 et 2080 pour certains des sites de système Dehesa est prévu de ressembler au climat actuel dans certaines régions du Maroc.

Étude de cas dans le nord du Maroc: Une enquête participative a été réalisée par Laura Kmoch en collaboration avec l'ICARDA sur les options possibles pour augmenter la couverture arborée et la diversification des arbres le long d'un transect altitudinal dans la région Zerhoun au Maroc. La pluviométrie annuelle moyenne est d'environ 580 mm et 90 % des précipitations tombe entre novembre et avril. Les pratiques fréquentes agroforestières incluent : des plantations de délimitation sur les terres cultivées avec des oliviers et l'utilisation de figuiers de barbarie ou d’agave autour des fermes et des champs. Il y a aussi des exemples de culture intercalaire de légumes, de légumineuses et de fourrages dans les vergers d'oliviers et de fruitiers et des exemples de pâturage du bétail sous de vieux oliviers et caroubiers. Les agriculteurs peuvent être regroupés en cinq «strates». Bien que chaque groupe a exprimé un intérêt pour accroître et diversifier la couverture arborée, les mécanismes de soutien à l'utilisation accrue des arbres variaient entre les groupes.

Modélisation des systèmes de parcs agroforestiers: La quatrième activité décrit l'utilisation de données de terrain et les modèles WaNuLCAS (eau, nutriments et capture de la lumière dans les systèmes agroforestiers) pour comprendre comment les arbres et les cultures annuelles s’adaptent à la variabilité du climat sur ​​trois sites dans le Sahel où la moyenne annuelle des précipitations se situe entre 550 et 1070 mm. Le modèle a été utilisé pour examiner comment la sensibilité de la canopée des arbres au stress hydrique peut affecter le rendement des cultures suivantes. Les résultats sont pertinents pour faire face à la variabilité croissante du climat en Europe. Le message à retenir est que les arbres agroforestiers peuvent être en coopération ou en compétition avec les cultures pour l'eau, en fonction de la répartition des précipitations tout au long de l’année.

Les conclusions du rapport mettent l'accent sur ​​la contribution de l'agroforesterie dans l’amélioration de la résilience des systèmes agricoles, la nécessité de tenir compte des variations à petite échelle, et l'importance de la capacité institutionnelle.

Pagella, T., Kmoch, L., Leudeling, E., Mulia, R., Sinclair, F. (2014). Agroforestry from Mediterranean Partner Countries: Report on possible technology transfer from Mediterranean Partner countries to European countries. (Eds. M den Herder and P.J. Burgess). Deliverable for EU FP7 Research Project: AGFORWARD 613520. 35 pp.

Pour plus d'informations sur ce travail, veuillez contacter Fergus Sinclair : F.Sinclair@CGIAR.ORG